Ué, c'est un peu Mystique mais c'est surtout avéré.
Une partie du voile va se lever sur la compréhension de la peur des marins quant-à la traversée de l'Atlantique par cette voie dangereuse.
Si on oublie l'aviation et les perturbations magnétiques du triangle maudit, on peut retomber sur la navigation.
L'ouest de l'Atlantique Nord possède une zone appelée
Mer des Sargasses, et qui tire son nom d'une algue brune assez grande et flottant très bien.
Pourquoi une mer au milieu de l'Océan et quelles sont ses caractéristiques ?Vous en avez peut-être entendu parler, les océans de la planète sont connectés et échangent des masses d'eau les uns avec les autres, en surface et en profondeur. Une circulation est le vecteur de ses masses d'eau, c'est la
circulation thermohaline (si vous voulez des détails sur son moteur et son influence sur le climat je peux vous faire un résumé rapide) dont vous connaissez tous une branche : le Gulf Stream.
Cette circulation, caractérisée par plusieurs courants, n'est pas linéaire et soumise à la force de Coriolis (rotation de la Terre et déviation des masses atmosphérique et marines) forme une gyre/boucle en Atlantique Nord (pas que d'ailleurs).
Comme vous pouvez le voir, cette gyre délimite la mer des Sargasses (avec la Floride et les Bermudes au "nord" Ouest), une des seules (la seule ?) mer sans rivage.
Ainsi, aussi bien d'un point de vue atmosphérique que océanique, cette mer est isolée et c'est le calme plat, pas de courants, pas de vents.
De plus, ces algues "Sargasse" se développent énormément dans ces eaux pourtant non favorable à la prolifération/diversité de nombreuses espèces.
Ainsi, lors de la glorieuse époque des expéditions en bateau à voile, des tempêtes ou vents violents pouvaient entrainer les navires dans cette mer, ils se retrouvaient alors sur une eau "couverte" d'algues et ralentissant les bateaux, à ceci s'ajoutant le fait que le calme plat y régnant empêchait toute manœuvre d'en sortir sans ramer (ramer en s'empêtrant dans les algues)... un bien beau calvaire.
Anecdotes : tirées du site http://www.dinosoria.com/mer-sargasses.html
- Lorsque
Christophe Colomb découvre les algues à la surface de l’eau, il pense que la terre n’est plus loin. Heureusement pour lui et ses hommes, cette erreur n’a heureusement pas eu de conséquences tragiques... il naviguèrent 3 semaines dans ces eaux.
- L’histoire de
l’Herat est un bon exemple de l’enfer vécu par les marins. Ce trois-mâts italien est parti de Gulport, dans le Mississippi, le 19 juillet 1912, pour Buenos Aires. Le voilier est victime d’une tempête qui l’entraîne dans la zone des
Sargasses. Après la tempête, c’est le calme plat. Le navire est entouré d’algues ; la mer est recouverte de débris, troncs d’arbres et débris de bateaux.
Il reste ainsi immobile pendant deux mois. Puis, le vent se remet à souffler mais rapidement, il tourne et ramène le voilier à son point de départ.
L’attente dure à nouveau 4 mois. Alors que les marins se croient perdus et que les vivres sont épuisées, le vent se lève à nouveau et le voilier parvient enfin à se dégager du piège. L’ Herat est arrivé dans le port de Bridgetown sept mois après son départ.
- Les Anglais ont surnommé le lieu la « latitude des chevaux » en souvenir des équipages qui devaient sacrifier leurs montures apportées aux Conquistadors quand ils restaient bloqué trop longtemps.
- En 1884, le vapeur anglais Britannia a découvert dans les Sargasses un voilier avec des cadavres à on bord. Le navire était si rongé par les éléments naturels que l'identification a été impossible.
- De nombreuses légendes sont attachées à la mer des Sargasses. En 1968, le film fantastique Le Peuple des Abîmes (The Lost Continent de Michael Carreras ) met en vedette des naufragés perdus dans cette zone. Ils se retrouvent face à des crustacés géants, à des algues carnivores et rencontrent des descendants de conquistadors bloqués depuis des siècles dans cet enfer liquide.
Les cimetières marins sont, comme il se doit, remplis de fantômes. Il existe d’ailleurs, dans le monde, d’autres cimetières marins moins connus, le détroit de Bass, situé entre l’Australie et la Tasmanie ou le cimetière des cap-horniers, situé entre le cap Horn et l’Antarctique.
- Il est dit que la forme et la taille des algues faisaient peur aux marins croyants voir des tentacules de gigantesques pieuvres/poulpes ou autres créatures des abysses.
(voilou, je poste pas que dans énigmes photos de films
)